Il y a quelques semaines, on vous avait parlé d’un masterclass autour de ce gin brésilien écoresponsable. Depuis le 19 septembre, ce spiritueux artisanal distillé dans l’État de Rio de Janeiro a lancé son concours de cocktails.
Avis aux férus de beaux défis : les inscriptions sont ouvertes en France jusqu’au 7 novembre. Pour en savoir plus sur cette marque créée en 2016, Barmag a rencontré son cofondateur, Arturo Isola.
Vous aimez le Brésil, le gin et vous vous intéressez aux distilleries qui mènent des actions durables pour le bien de la planète ? Alors voici l’une des dernières compétitions de l’année, organisée par Amázzoni Gin. À inscrire dans votre planning de compétiteur. Le premier prix ? Un aller-retour au Brésil pour participer à la finale, et en prime une visite de Rio et du site de production dans les murs d’un ancien lieu de torréfaction en pleine nature tropicale. Qui dit mieux ?
Axé sur l’écoresponsabilité, ce concours met en lumière l’excellence brésilienne en matière de gin, l’importance de l’artisanat et veut sensibiliser le monde entier à la préservation de la forêt amazonienne, les fils conducteurs de la distillerie orchestrée par 3 passionnés dont l’architecte italien Arturo Isola.
Comment a démarré l’aventure de ce gin ?
Mon inspiration vient d’une nécessité personnelle : un bon gin pour mon Negroni. Un gin qui, à cette époque, n’existait pas au Brésil, pays de la cachaça et de la caïpirinha. J’ai soudainement pensé que je pourrais être le premier au Brésil à produire du gin alors que partout ailleurs dans le monde, j’aurais été le dernier.
Est-ce que votre métier d’architecte vous a aidé à monter votre distillerie ?
On me demande souvent « Vous avez étudié toutes ces années l’architecture pour terminer votre carrière dans la production du gin ? » Or ma formation d’architecte et de designer a été fondamentale pour arriver au point d’excellence d’Amázzoni, et pas seulement pour la bouteille et l’étiquette. Les proportions, le sens esthétique, l’échelle, la valeur des choses… Le projet lui-même s’appelle aussi un projet lorsqu’il s’agit d’architecture car c’est quelque chose qui doit être construit partie par partie. Comme une maison, comme une marque de gin !
Quel profil aromatique recherchiez-vous pour votre gin ?
Nous voulions fabriquer un produit 100% brésilien, en utilisant des plantes provenant de notre bien aimée forêt amazonienne. En plus de cela, le défi était non seulement de respecter 400 ans de tradition du gin mais aussi d’oser être le premier Brésilien (et de rester à l’écart de l’omniprésent alcool de canne à sucre). Le résultat a été un gin très bien équilibré mais complexe mélangeant 5 plantes de l’Ancien Monde avec 5 plantes du Nouveau Monde représentant les 5 biomes du Brésil.
Comment avez-vous sourcé les différents ingrédients ?
Tests après tests après tests et de nombreux voyages dans les différentes régions du Brésil ! Nous sommes arrivés à une liste restreinte de 40 plantes différentes provenant de tout le pays et nous l’avons réduite à 10 ingrédients qui entreraient dans la recette. Nous utilisons un 11 ingrédient mystique, extrait en petite quantité d’une tribu indigène. Pour découvrir lequel c’est, il faut venir à la distillerie !
Le gin est aujourd’hui le concurrent de la cachaça, spiritueux emblématique du Brésil ?
Le Brésil est le pays de la cachaça. Depuis toujours, si vous demandiez un cocktail, il y avait juste une option : caïpirinha ! En l’absence de demande pour d’autres spiritueux, traditionnels, seuls quelques gins ont été importés au Brésil et à des prix très élevés. En 2017, lorsque Amázzoni Gin a été lancé, un nouveau mouvement artisanal a vu le jour et différents types de spiritueux ont commencé à être produits. La catégorie du gin était l’étoile la plus brillante, également parce que le travail important que nous avons accompli autour de l’éducation et de la culture du gin en utilisant notre distillerie comme outil didactique.
Dans cette révolution, Amázzoni est allé plus loin fin 2016 en créant la première distillerie de gin artisanal brésilienne indépendante. D’autres marques ont suivi, en produisant leur gin dans des distilleries de cachaça existantes plutôt qu’en construisant des distilleries.
Au Brésil, la consommation de gin croît très vite et plus de 200 marques se sont implantées sur les traces d’Amázzoni. Le marché évolue rapidement et lorsque quelque chose à la mode apparaît, vous devez avoir des racines profondes et les reins solides pour vous développer, comme l’a fait Amázzoni.
Pouvez-vous décrire vos 3 gins ?
Le premier gin lancé, Amázzoni Classic, devait être agréable et lisible pour tous les consommateurs. Nous avons donc mélangé, à parts égales, 10 plantes du Nouveau Monde et de l’Ancien Monde dans un gin à 42% dont 5 d’origine brésilienne : la noix du Brésil, le cipó-cravo, le maxixe ou le victoria regia.
Pour le deuxième, Rio Negro, nous avons opté pour un gin que nous voulions boire, complexe mais lisse et doux. C’est un hommage au London Dry Style avec 6 fois plus de genièvre que l’Amázzoni traditionnel. Vous pouvez sentir la puissance des 51% avec une élégance surprenante, sans agressivité pour la bouche ou la gorge grâce à l’onctuosité de la noix du Brésil, préservant le caractère herbacé et épicé de la marque.
Quant au dernier, Amázzoni Maniuara, c’est un genre d’Old Tom d’Amázzoni. Grâce à l’ajout de citron et de citronnelle, ce gin, plus délicat et frais, titre à seulement 38%.
Travailler de manière écoresponsable, c’est la devise de la distillerie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Dès le début, j’ai défini Amázzoni comme je suis : une marque fonctionnant comme moi en tant qu’être humain. Il n’a jamais été question d’« ESG » (Environmental, Social, Governance), un engagement écologique des entreprises certes à la mode, mais bien d’une prise de conscience que le monde a besoin de chaque comportement individuel pour inverser la tendance et garantir à tous un avenir.
Amázzoni a toujours été un projet entièrement durable et zéro déchet. La philosophie s’applique à toutes les mesures prises dans notre distillerie pour réduire notre impact sur la planète. Cela ne se limite pas à des mesures pratiques (comme la réutilisation de tous les déchets générés par le processus de distillation et l’utilisation de l’eau de sources naturelles à l’intérieur de notre ferme) mais concerne le ton de la marque, l’égalité au sein de l’entreprise, et notre engagement actif pour préserver notre forêt amazonienne.
Avis aux futurs participants du concours : les 3 références d’Amázzoni Gin sont à déguster chez Drinks&Co (106 bis, rue Saint-Lazare – 8 e arrondissement), qui accueillera la finale le 12 décembre 2022, devant un jury de professionnels composé, entre autres, d’Arturo Isola, fondateur et PDG d’Amázzoni Gin, et de Nico de Soto, fondateur de Danico (Paris) et de Mace (New York).
Règlements et inscription pour le concours sur :