En cette période de crise sanitaire, l’association poursuit plus que jamais son accompagnement auprès de ses adhérents. Privilégiant à leur égard la transmission d’informations, elle travaille également en collaboration avec les syndicats et les cabinets ministériels pour optimiser les aides. Rencontre avec Maxime Costilhes, délégué général.
Face à la crise, où en est à ce jour le secteur de la bière ?
La fermeture des établissements du CHR, l’annulation des festivals entraînent en moyenne en France une baisse de 35% des ventes en volume. Les dernières annonces du président sur la date de levée du confinement le 11 mai, qui ne concernera pas les bars et les restaurants, soit des points de vente essentiels à la distribution de nos productions, suscitent une forte angoisse. Tout comme la reprise des festivals au plus tôt à la mi-juillet, qui entraînera là aussi des pertes économiques. Si en GMS, le marché reste stable avec une moyenne en volume de vente de 65%, il faut savoir que certaines brasseries font 100% de leur CA via les festivals, les bars et les restaurants. S’il ne reste que la livraison aux particuliers, la situation les met donc en péril.
Quelles conséquences sont à craindre et que faites-vous pour les enrayer ?
Nous craignons l’effet domino. Si le secteur du CHR est en souffrance alors qu’il était déjà en difficulté avant la crise, notamment via les mouvements sociaux qui l’ont précédée (les gilets jaunes, la réforme des retraites…), nous sommes inquiets quant à sa capacité à payer les brasseurs. Voilà pourquoi nous travaillons depuis plusieurs jours avec les syndicats de cafés et de grossistes sur un plan de relance que nous proposerons au ministère de l’Économie.
Cela concerne entre autres l’exonération des charges sociales et patronales, l’implication des assurances face à la crise… Dans la même veine, une réunion d’urgence s’organise actuellement avec Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur la reprise du secteur touristique. Là aussi et quoi qu’il se décide pour les vacances d’été des Français, nous savons d’ores et déjà que l’absence de touristes étrangers aura un fort impact économique sur notre secteur.
Comment accompagnez-vous les brasseurs face à la crise ?
Comme depuis plus de 40 ans, nous continuons notre action d’accompagnement auprès des brasseurs. En premier lieu, notre mission est de répondre à toutes leurs questions et surtout de vérifier toutes les annonces gouvernementales. Les informations sont nombreuses : concernant notamment les aides et les recours dont disposent réellement les brasseurs en cette période, il nous faut démêler le vrai du faux. Je pense notamment à l’éligibilité au chômage partiel, aux revenus pour les indépendants…
En ce sens, nous avons notamment mis en place des ateliers, par le biais de visioconférences avec une avocate en droit social et un expert-comptable, durant lesquelles les brasseurs peuvent poser leurs questions pendant une heure à une heure et demie. À ce jour, nous avons eu une soixantaine de participants. Et le dispositif se poursuit. Le message le plus important que nous souhaitons diffuser à nos adhérents est : « Appuyez-vous sur toutes les aides qui peuvent vous êtes accordées pour avant tout protéger votre trésorerie ! »
Par Gérald Dudouet