Ils s’appellent Valentin Audurier et Luc Crosnier. le premier est caviste à Paris et le second responsable technique dans une maison de cognac. Grâce à leur association dénommée la ligue des dégustateurs de spiritueux, nos 2 passionnés ont lancé une compétition de spiritueux sur le modèle des concours de sommellerie.
C’était le 19 mai, à l’occasion du premier concours de la Ligue des dégustateurs de spiritueux. Certains se doraient la pilule sous un soleil estival tandis que d’autres, dans la région de Cognac, s’affrontaient autour de prestigieux breuvages. Cette fois, pas de médaille d’or pour un rhum blanc agricole, ni de médaille d’argent pour un cognac XO : l’exercice récompense exclusivement les aptitudes olfactives et gustatives des candidats. « Luc Crosnier et moi avons constaté qu’il n’existait pas de concours de dégustation à l’aveugle dans les spiritueux alors qu’on en trouve dans ceux de sommellerie, explique Valentin Audurier.
Le cofondateur, également créateur du blog « Hors d’âge » dédié au cognac et aux autres spiritueux de niche, ajoute : « Nous avons décidé, dans le cadre de notre association, de créer cette compétition 100% spiritueux destinée à des passionnés amateurs comme professionnels, flanqués de différents partenaires. »
UNE COMPÉTITION RYTHMÉE PAR 3 ÉPREUVES
Direction le Paradis des Vignes, un gîte situé à 3 kilomètres du domaine de cognac Jean-Luc Pasquet (partenaire principal), entouré d’un magnifique vignoble sur le terroir de Grande Champagne, où étaient accueillis les 10 participants et les organisateurs ainsi que les 12 marques sponsors de spiritueux. « Nous avons fait appel à des maisons qualitatives que nous connaissons bien dans toutes les catégories : le whisky de la distillerie d’Armorik, le calvados de Guillaume Drouin, l’armagnac Darroze, ou encore les différents spiritueux d’embouteilleurs indépendants tel Swell de Spirits », précise l’organisateur.
Côté compétition, les 3 premières épreuves, destinées à qualifier les 5 finalistes, avaient pour objectif de mettre en lumière les capacités sensorielles des prétendants : la première (15 min par session) basée sur la précision, avec 2 sessions de 6 verres pour découvrir à l’aveugle le type de spiritueux, le degré d’alcool, l’âge ; la seconde (5 min par session) consacrée à l’habileté, avec 2 séries de 6 verres à deviner au nez et à associer avec 6 bouteilles sur 8 présentes ; la troisième (5 min par session) dédiée à la rapidité, avec 2 sessions (dont une série de Blanche) de 4 verres en utilisant ses 3 sens.
Pour terminer en beauté, il incombait aux 5 postulants de reconnaître à l’aveugle 3 références devant un jury d’experts. « Pendant toutes les épreuves, les résultats ont été serrés », confie Valentin Audurier.
DES CANDIDATS DE HAUT NIVEAU
Valentin Audurier et Luc Crosnier ont eu le plaisir d’accueillir des candidats motivés et passionnés, tant amateurs que professionnels. « Pour les pros, nous avions Guillaume de Roany, sommelier et cofondateur des Rhums du Sud, et Jean Pasquet, maître distillateur du cognac Jean-Luc Pasquet, qui ont fait partie des finalistes. Pour les amateurs, différents profils s’étaient présentés : on trouvait Barnabé Frydman, un grand amateur de rhum, et Loris Le Masson, seulement 22 ans, notamment passé en stage par la maison Christian Drouin. Nous avons eu un vrai moment de partage », commente Valentin.
Alors qui a eu le nez et le palais le plus fin pour percer à jour les 3 ultimes références que sont Dictator 12 ans, Grosperrin Borderies N°64 et Caroni 17 ans ? C’est Kieran Cochet, ingénieur d’études en développement informatique à Nantes, avec la passion du rhum dans le sang depuis 5 ans. Il a parfait sa culture grâce à des blogs, des vidéos et des rencontres avec d’autres férus du spiritueux exotique. « Je ne voulais pas m’inscrire car je ne pensais pas avoir le niveau. J’ai finalement cédé car je suis curieux et j’aime les défis. L’épreuve la plus complexe ? La finale devant le jury, à l’oral, avec un délai très court pour émettre une hypothèse sur les références proposées.
Les organisateurs ont fait un boulot incroyable pour nous mettre dans les meilleures conditions, nous ainsi que nos accompagnateurs », commente le gagnant.
Ce dernier s’est vu décerner une splendide bouteille de cognac Jean-Luc Pasquet, un assemblage de vieilles eaux-de-vie des années 1970.
Une envie de reconversion ? « Cela n’est pas prévu dans l’immédiat mais si une belle opportunité se présentait, je ne suis pas fermé à l’idée ! Mon Instagram : kieran_spi », annonce le lauréat de cette belle première édition.