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LA PAILLE EN PLASTIQUE TIRE SA RÉVÉRENCE… ET APRÈS ?

En juin dernier, le Sénat intégrait au projet de loi Agriculture et alimentation l’interdiction à partir de 2020 de vendre ou même de mettre gracieusement à disposition des pailles en plastique. Une mesure visant la protection de l’environnement et impliquant pour les industriels et les acteurs du CHR des changements de pratiques, voire le développement de pailles plus écologiques. État des lieux.

Les enfants en raffolent, certains férus de jus de fruits, de sodas et de cocktails n’apprécient leur breuvage qu’en la portant à la bouche… Et pourtant cet objet insignifiant, dont l’utilisation en France atteint tous les ans les 3,2 milliards d’unités et ce en comptant uniquement ceux délivrés dans la restauration rapide, fait des ravages. En mettant plus de 200 ans à se décomposer en minuscules particules, en étant répertoriée parmi les 10 déchets les plus ramassés sur les côtes françaises, la paille, trop petite pour être recyclable, termine bien souvent son voyage dans les océans ou dans l’organisme de nombreuses espèces marines. Se retrouvant ainsi parmi les 8 millions de tonnes de plastique qui y sont déversées chaque année dans le monde, voire dans nos assiettes quand nous consommons à notre tour du poisson. « Au Canada, la ville de Tofino a éradiqué les pailles en plastique depuis 2016, commente l’une des fondatrices de l’association française Bas Les Pailles, lancée par l’anthropologue Mounia El Kotni en 2017. Aux États-Unis, Seattle fut la première ville à les proscrire, dès l’été 2018. En Angleterre, leur interdiction, sous l’impulsion de Michael Gove, le ministre de l’environnement anglais, sera débattue cette année. L’Écosse, le Costa Rica, le Belize, le Kenya et Taïwan prévoient leur disparition totale ou partielle. »

Le Conseil de Paris bannit les pailles en plastique 
En France, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et l’engagement de l’Hexagone à devenir une nation de l’excellence environnementale ont déjà impulsé l’interdiction de gobelets, de verres et d’assiettes jetables en plastique d’ici 2020. Une première étape avant de mettre la paille, et aussi les mélangeurs, sur la sellette d’ici 2 ans, via la loi Alimentation et agriculture portée par l’amendement du sénateur Pierre Médevielle (Union centriste). Un projet d’ores et déjà adopté par le Sénat en juin dernier, qui devra cependant être confirmé par l’Assemblée nationale dans les jours à venir.
À Paris en juillet, les élus du Conseil de Paris, sur proposition des élus écologistes ont voté la disparition progressive des pailles en plastique au sein de la capitale. En vue : l’éco-exemplarité de la ville, pour répondre aux objectifs du plan biodiversité adopté en mars dernier. « Aujourd’hui, par jour 8,8 millions de pailles sont jetées par les fast-foods en France », a rappelé à cette occasion David Belliard, le président du groupe écologiste de Paris. De son côté Joëlle Morel, conseillère municipale du 11e arrondissement Europe-Ecologie-Les Verts s’est appuyée sur la pétition BasLesPailles selon laquelle « les Français souhaitaient sortir du tout-plastique, 150 000 d’entre eux ont apporté leur signature à cette requête ».

Écrit par Gérald Dudouet

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