Du 17 au 20 septembre 2023, Vinexpo Explorer, un événement organisé par Vinexposium, s’envolera pour « la Belle Province », accompagné de plus de 35 acheteurs internationaux. Il s’agit de s’immerger dans un monde des microdistilleries en pleine effervescence. Tour d’horizon d’un marché créatif doté d’un magnifique terroir.
Une opération commando pour ouvrir les microdistilleries québécoises sur le marché international
Plus de 60 microdistilleries installées dans 17 régions du Québec (en 2017), plus de 300 spiritueux référencés au SAQ (Société des alcools du Québec) appartenant à l’État, près de 400 emplois créés dans le secteur depuis près de 10 ans : voici en quelques chiffres le bel état des lieux du jeune monde des spiritueux de cette région française du Canada.
Ce marché très prometteur a mené Vinexposium, organisateur dédié au monde du vin et des spiritueux, à reconduire son opération Vinexpo Explorer au Québec, après 3 années blanches dues à la crise sanitaire.
« Pendant 3 jours, nous invitons des acheteurs notamment venus d’Europe, des États-Unis et d’Asie à découvrir le terroir et les 30 distilleries ayant la capacité d’exporter. La filière souffre du monopole de l’État avec la SAQ, qui référence tous les produits et crée une forte concurrence. Or ce jeune secteur est gage de créativité, il faut l’ouvrir vers l’extérieur », explique Rodolphe Lameyse, Directeur général de Vinexposium.
Une histoire des spiritueux agitée
Dans l’art de la distillation, ce n’est ni par le gin ni par le whisky mais bel et bien par le rhum que le Québec fait ses premiers pas en 1769. En 1840, la région française compte déjà 200 distilleries favorisant la production de whisky.
Une belle expansion, malheureusement stoppée par plusieurs obstacles : l’explosion de la consommation de bière, la Prohibition, sans oublier l’État qui met la main sur le secteur des boissons alcoolisées en 1921. Influencée par le mouvement mondial du Craft Spirit, une nouvelle génération de producteurs est née pour faire rayonner le savoir-faire à haut degré et l’incroyable terroir du Québec depuis le début des années 2000.
« Beaucoup de ces entrepreneurs ont démarré une seconde carrière en créant leur microdistillerie pour vivre de leur passion », souligne Geneviève Laforest, de l’Union québécoise des microdistilleries. Bien que la SAQ tire les ficelles de la commercialisation, les microdistilleries ont enfin l’autorisation depuis 2017 de faire déguster et de vendre leurs alcools sur leur site de production.
Une offre de spiritueux variée, inspirée par le terroir
Dynamisées par le monde du cocktail, les microdistilleries ont diversifié leur production dans différents domaines : whisky, vodka, liqueur… Mais c’est la catégorie gin qui domine le marché avec plus de 200 créations composées d’ingrédients, puisées dans les ressources naturelles du terroir.
Comme la France et ses AOC, le Québec peut se targuer de l’arrivée d’un spiritueux représentatif de l’esprit sauvage du pays : l’Acerum, une eau-de-vie d’érable, appellation depuis 2017 qui s’inspire du cahier des charges du cognac, du whisky et du rhum agricole.
Une visite au Québec s’impose !
Découvrez 5 microdistilleries qui font bouger la scène des spiritueux québécois dans un prochain article