Début juillet, Monaco a accueilli la finale de la 7e édition du concours Italicus, la liqueur italienne à base de bergamote. Objectif : réinventer le Spritz comme une œuvre d’art. Le grand gagnant ? Vincenzo Amorese (Bad Company 1920, Madrid), suivi de Connan Henry-Madden (Un bar avec des formes, Bordeaux). Barmag vous plonge dans cette finale haute en couleurs.
Spritz & création : quand l’apéritif devient un art
Qui a dit que l’apéritif ne pouvait pas être une œuvre d’art ? Certainement pas les finalistes de The Art of Italicus Aperitivo Challenge 2025, où le Spritz se transforme en expression créative.
Avant Monaco, la France s’était déjà illustrée lors d’une finale nationale intense, remportée par Connan Henry-Madden (Un bar avec des formes, Bordeaux), devant Polina Kirdohlo (Renée, Nice) et Alexane Marnas (Lyon). Direction ensuite le Blue Gin Bar de Monte-Carlo pour la grande finale. Vue sur mer, tension maximale et dix finalistes venus du monde entier (France, Espagne, Italie, Allemagne, Suisse, États-Unis, Hongrie, Hong-Kong, Royaume-Uni, et Nouvelle-Zélande), tous invités à réinterpréter le Spritz à travers une vision artistique, culturelle et contemporaine.

Un jury d’exception pour une compétition de haut vol
Pour départager les talents : Lorenzo Antinori (Bar Leone, Hong Kong, #2 au World’s 50 Best Bars 2024), Giuseppe Gallo (fondateur d’Italicus) et Paloma Difford (Difford’s Guide). Du très beau monde pour juger des cocktails aussi inspirés que techniques.
Vincenzo Amorese sacré Bar Artist of the Year 2025
Le grand gagnant ? Vincenzo Amorese, du Bad Company 1920 à Madrid. Son Primavera Spritz rendait hommage au chef-d’œuvre de Botticelli avec une recette contemporaine, à la croisée de l’histoire de l’art et des tendances actuelles : cocktails low-ABV, précision technique et mise en scène : Italicus, cava, soda à la réduction d’IPA, olive noire et spray de Rosolio. Un cocktail low-ABV, élégant et narratif.
Élu Bar Artist of the Year, Vincenzo bénéficiera d’un mentorat personnalisé et d’une collaboration avec Lorenzo Antinori.
Belle performance aussi pour la France avec la 2e place de Connan Henry-Madden, suivi de Jelena Bulatovskaja (Sexy Fish, Londres) à la 3e place.
Barmag a tendu le micro à Connan Henry-Madden, chef barman bordelais et brillant finaliste, pour revenir sur une finale pas comme les autres.
Qu’est-ce qui t’a motivé à participer au concours The Art of Italicus Aperitivo Challenge ?
Ce concours est une formidable opportunité d’exploration créative. Puiser dans toutes les formes d’art pour créer un cocktail, c’est une manière d’exprimer une part de nous-mêmes. C’est notre passion que nous partageons derrière le bar. Italicus est une liqueur que j’utilise depuis longtemps et que je défends avec conviction. J’ai une formation en design et une vraie passion pour l’hospitalité : participer à ce concours s’est imposé naturellement.
Peux-tu nous parler de ta création ? Qu’est-ce qui, selon toi, a séduit le jury ?
Mon cocktail, Contemporary Spritz, repose sur une idée simple : moderniser le Spritz en gardant son âme. J’ai marié Italicus à un Lambrusco di Sorbara et à un soda maison à la noisette. Ce mélange respecte les codes classiques — pétillant, rafraîchissant, légèrement amer — tout en proposant une signature contemporaine. C’est une réinterprétation fidèle à l’esprit d’Italicus : raconter une histoire, avec les goûts d’aujourd’hui.
Qu’est-ce qui, selon toi, a permis à Vincenzo Amorese de remporter la finale ?
Outre son magnifique sourire, cet homme incarnait pleinement l’art de la présentation. Il a su captiver, impressionner et divertir. Il a démontré comment une simple prestation peut se transformer en véritable performance. Son cocktail était délicieux, bien sûr, mais c’est sa présence, son émotion, qui ont touché et conquis le jury.
Quel regard portes-tu sur le concours et les autres finalistes ?
La diversité des approches, l’interprétation du brief et l’énergie de chacun étaient tout simplement enivrantes. On comprend aisément pourquoi chacun a décroché le titre de lauréat dans son pays. Chaque finaliste a livré une présentation exceptionnelle, profondément personnelle. La barre était vraiment placée très haut.
Des conseils pour les futurs candidats à l’édition 2026 ?
Soyez fidèles à vos idées, et tenez le cap. Chaque choix doit avoir du sens. N’ayez pas peur de prendre des risques, tant qu’ils vous ressemblent. Sur le plan technique, respectez le brief : un Spritz, c’est pétillant, amer, rafraîchissant ! Et surtout, si l’on vous demande un cocktail réplicable, ne le compliquez pas inutilement. L’objectif, c’est que votre création puisse être reproduite partout — pas seulement par un bartender aguerri. Comme le dit si bien la brillante Paloma Difford : « Si je peux rentrer chez moi et refaire la même boisson, alors c’est une réussite. »