On évoque souvent le liquide, rarement l’écrin qui l’abrite. Pourtant, le contenant est le fruit d’un travail aussi minutieux que le contenu. Deuxième création de cette série : le Gin Orée, de la distillerie des Hautes Terres
Fondée en 2022 à plus de 1 000 mètres d’altitude, au coeur de l’Auvergne, la Distillerie des Hautes Terres a pris place dans une ancienne ferme. Derrière ce projet, Greta et François Pagès, déjà initiés aux liquides à hauts degrés : elle, ex-acheteuse à Londres et master blender et lui, ancien responsable export vins chez Gérard Bertrand . Si le liquide n’avait pas de secrets pour eux, le marketing fut une découverte lorsqu’ils lancèrent simultanément 3 marques : le whisky Mura, un vermouth, et le gin sauvage Orée.
« Travailler l’univers d’un spiritueux est un gros travail en amont, surtout avec un petit budget. Nous voulions une identité moderne, respectueuse de l’environnement, avec des bouteilles recyclées », souligne François. Parmi leurs créations, Orée attire immédiatement l’oeil. La définition des identités a demandé près de 10 mois. Le couple choisit la designer slovaque Mikina Dimunova, reconnue dans l’édition et la mode mais étrangère aux spiritueux.
« On a aimé son approche intuitive, sa recherche de l’essence du projet et de notre terroir », explique François. Les 3 marques furent pensées ensemble, différentes mais liées. Pour Orée, Mikina s’inspire du caractère verdoyant de l’Auvergne. Le gin se compose de plantes locales : genévrier frais, bruyère, cynorhodon, bourgeons de pin, réglisse, et tanaisie.
« Nous voulions une cohérence entre recette et design. Orée, c’est un écosystème bucolique et presque magique. » Le nom, court et facile à retenir, évoque l’or et convient aux marchés anglo-saxons. Côté flacon, budget oblige, ils optent pour une bouteille du verrier Estal (Barcelone, production italienne). Son verre vert, à l’aspect rocailleux et suranné, reflète les montagnes d’Auvergne, tempéré par des lignes rondes et sobres. Le bouchon est une trouvaille lors d’un salon Luxe Pack Monaco : la maison française Delage, qui transforme des coquilles d’huîtres en bouchons écoresponsables.
« On a aimé la texture nacrée et retravaillé la couleur pour l’adapter à la bouteille », souligne François. Résultat : une bouteille singulière, à l’empreinte carbone réduite, qui respire le terroir d’Auvergne et attire l’oeil en rayon. Avec créativité et rigueur artisanale, la Distillerie des Hautes Terres s’impose d’ores et déjà comme un acteur à suivre du paysage français.
