C’est le 16 janvier à Florence que la cheffe Xinge Liu a ouvert son restaurant, Il Gusto di Xinge. Déjà reconnue dans le monde de la gastronomie italienne, elle a gagné notamment en 2022 le prix tradition et innovation de Gambero Rosso.
En complément de l’assiette, elle s’intéresse de plus en plus au monde des cocktails. C’est pourquoi son établissement comprend un bar, Drinx. Elle travaille à quatre mains avec une figure bien connue de la scène cocktail florentine, Julian Biondi. Tous deux nous présentent l’importance du bar dans ce nouveau lieu.
Mettre le bar au niveau de la cuisine
Pour Xinge Liu, il est important de mettre les cocktails au même niveau que le restaurant car il ne s’agit pas d’une simple extension de la nourriture. C’est d’ailleurs aussi de plus en plus le cas dans son offre de catering pour les marques de luxes. Maintenant, elle veille à toujours proposer des cocktails dans ses menus conceptuels. D’ailleurs, quand on regarde la carte du restaurant, chaque plat est accompagné d’une suggestion cocktail et dans le menu du bar, chaque cocktail est accolé d’un type d’aliment.
Cocktails et sentiments
Julian Bondi aurait pu se contenter de créer des twists de classiques en leur donnant une coloration asiatique. Xinge Liu a souhaité aller plus loin en imaginant un menu conceptuel autour des sentiments.
Voici donc le menu en 5 parties. Une première intitulée « Émotion », car les cocktails vont vous en procurer, étant différents de ce qu’ils semblent être. « Confiance », pour se remettre de ses émotions, avec des classiques simples légèrement twistés mais plus accessibles. Du coup on a repris confiance, et il faudra faire preuve « d’Intuition ».
Des cocktails plus complexes qu’il n’y paraît au premier abord. « Rêve » où les couleurs vont primer, comme dans la cuisine de Xinge Liu. Et enfin « Désir », qu’il faudra peut-être brider car c’est la partie avec des cocktails sans alcool.
Cocktails et saveurs asiatiques
Sans doute la future star du menu : le BitterSweet Dream, un twist de Negroni, qui peut se boire seul où à 4 (présenté sous forme de fontaine à absinthe). Dans cette dernière configuration, le Negroni sera filtré au choix dans chaque tasse par un thé différent, pour complexifier le bitter au litchi et son vermouth aux fleurs de cerisier, sans compter un gin au pandan distillé pour l’occasion. Toujours dans la partie rêve, la Paloma, avec son nuage de barbe à papa qui adoucit le baijiu à la rose.
Dance with me, dans la partie émotion, le fameux shakerato italien, mais avec un distillat de raifort, servi avec des poudres de wasabi, d’algue nori, de katsuobushi et de sakura. Un goût qui va évoluer pour se détacher de sa base d’amertume.
Facile à boire : le Multimule, un pilier de la partie confiance. Enfin pour l’intuition, le Konfusion, un milk punch à base de baijiu, litchi, thé noir, rose, fernet et lait de coco. Un goût inattendu pour un cocktail à base de baijiu (l’alcool vedette en Chine), mais difficile pour les palais occidentaux.
Au final, un lieu prometteur pour les gourmets et amoureux des cocktails, que l’on retrouvera à la Florence Cocktail Week. 2 bonnes raisons de venir à Florence en avril.
Viale Belfiore, 2, Florence – Italie
Recette du Lost in Translation
- Ingrédients:
- 30 ml de Michter’s Rye Whiskey fatwashed au canard pékinois
- 30 ml de Maker’s Mark Bourbon Whisky
- 15 ml de miel à la truffe
- Garniture : un des fameux Fortune cookies
