Laurent Cuvier
« Jack » est l’étendard de la catégorie Tennessee Whiskey et sans nul doute le plus connu d’entre tous (oui, il y en a d’autres). Mais ce n’est pas une raison pour ne pas se renouveler. La preuve avec sa gamme Bonded Series.
Lancée en 2022, cette gamme comptait alors 2 références : Bonded, et Triple Mash. Pour les amateurs de « Jack », ce fut là une petite révolution : il leur aura fallu patienter 25 ans pour voir apparaître une telle nouveauté. Cerise sur la bouteille : elle vient de s’enrichir d’une troisième création, le Bonded Rye.
La Bonded Series trouve son origine dans une appellation que l’on ne voit que rarement sur les bouteilles de whiskey (et encore moins, voire jamais, sur d’autres spiritueux alors que c’est théoriquement possible) : Bottled in bond. Pour qu’une bouteille affiche ce terme, il convient de respecter plusieurs points :
- Le whiskey doit provenir d’une unique distillerie.
- Le jus dans la bouteille doit être produit lors d’une seule saison de distillation (du 1er janvier au 30 juin, ou du 1er juillet au 31 décembre).
- La durée minimum de vieillissement doit être de 4 ans.
- Le pourcentage alcoolique d’embouteillage doit être égal à 50%.
On notera que dès l’instant où le mot « Bond » est clairement visible, cette appellation ne doit pas forcément apparaître telle quelle sur l’étiquette.
Le Jack Daniel’s Bonded nous amène en terrain connu tout en bousculant nos repères. S’appuyant sur la recette du Old N°7 et ses 80% de maïs, il respecte les règles définies plus haut mais tire également sa particularité d’un travail inhabituel sur les fûts. Les douelles entaillées décuplent les échanges entre le liquide et le bois. En résulte un whiskey plus chaud et plus riche où caramel, boisé et épices jouent des coudes, après avoir évincé la typique banane.
Le Jack Daniel’s Triple Mash, quant à lui, est le fruit d’un assemblage de 3 références de la distillerie de Lynchburg, en version bonded. Une majorité de rye (seigle) puis, à parts égales, du Tennessee whiskey (maïs) et du single malt (orge). Son profil se dévoile de manière moins habituelle avec son lot de fruits secs, de chêne neuf brûlé, de vanille et de pain grillé.
Le Jack Daniel’s Bonded Rye constitue donc la plus récente addition à cette petite famille. La dernière création du master distiller Chris Fletcher et de Lexie Phillips (assistant master distiller) est le premier whiskey de seigle (céréale représentant 70% du mash bill) de la marque à bénéficier de l’appellation Bottled in Bond. Trame caramélisée crémeuse ponctuée d’un côté de fruits secs, et de l’autre d’une partition plus chaleureuse (cacao, bois) et épicée. L’association de ces deux 2 fonctionne très bien. À noter la finale portée par la matière première, qui prolonge l’expérience.
Alors que la gamme Bonded se place sur un créneau superpremium, les 3 whiskeys qui la composent sont avant tout destinés aux cocktails. Ils se prêteront très bien à la réalisation de classiques de la mixologie tels le Boulevardier, le Old Pal, ou encore l’indémodable Old Fashioned.
Ces 3 whiskeys, au travers de leur vieillissement prolongé et grâce à leur surcroît de puissance, offrent un nouvel éclairage sur la distillerie du Tennessee. Va-t-elle en rester là ou encore étoffer la Bonded Series ? Seul le temps nous le dira. Personnellement, je ne serais pas contre un single malt. Je dis ça, je ne dis rien.
Jack Daniel’s Bonded (70 cl, 50%) – Prix : 47,90 €
Jack Daniel’s Triple Mash (70 cl, 50%) – Prix : 52 €
Jack Daniel’s Bonded Rye (70 cl, 50%) – Prix : 47,90 €
Distribution : Brown-Forman France
