Représenter la France dans un classement aussi scruté que les World’s 50 Best Bars… Voilà qui n’est pas une mission anodine. c’est celle que Laurence Marot vient d’accepter en rejoignant l’équipe des Academy Chairs.
Laurence, que représente ce poste pour toi ?
J’ai repris en mai le flambeau de mon amie Forest Collins, décédée à la fin de l’année dernière. Elle était Academy Chair pour la France depuis 2020 et a énormément contribué à valoriser notre scène cocktail.
Forest, c’était 52 Martinis, un site pionnier qui distinguait les premiers bars à cocktails parisiens bien avant que ce soit à la mode, mais c’était aussi une série de podcasts passionnants, une curiosité insatiable et un regard hyperaffûté sur le monde du bar. Reprendre son rôle, c’est à la fois un honneur et une responsabilité. J’ai envie de lui rendre hommage en poursuivant ce qu’elle avait si bien commencé.
Qu’attend-on de toi ?
Tu dois mettre des choses en place rapidement ?
Le coeur de ma mission, c’est de constituer un panel de votants représentatif pour la France : des pros du bar (barmen, propriétaires de bar), des journalistes, des passionnés de cocktails… L’idée est de réunir des personnes possédant une vraie expertise et un regard aiguisé sur la scène cocktail française et mondiale. Parce que oui, ça bouge à Paris mais pas seulement… Bordeaux, Lyon, Nantes, Nice, Marseille… les talents émergent partout avec d’excellents établissements. Nous avons d’ailleurs consacré un dossier à Bordeaux dans le numéro d’avril de Barmag, qui témoignait de l’énergie et de la créativité locales et attisait la curiosité. En 2024, on a eu 3 établissements français dans le classement : The Cambridge Public House, Bar Nouveau, et Danico. J’espère qu’on pourra faire encore mieux cette année. Et surtout mettre en avant davantage d’adresses en régions, elles le méritent largement.
Comment comptes-tu valoriser les bars français et leurs professionnels ?
C’est ce que je fais depuis des années en tant que journaliste. Aller sur le terrain, rencontrer des barmen, déguster, observer, écouter leur histoire… J’aime voir émerger les nouvelles générations, voir les talents grandir, mettre en lumière des initiatives audacieuses. Être Academy Chair, c’est la continuité naturelle de ce que je fais déjà avec passion.
En tant que présidente d’Académie, j’ai le droit de voter mais mon vote, comme celui de tout autre président d’Académie, ne compte pas plus que celui de n’importe quel membre de l’Académie mondiale.
D’autre part, les Academy Chair n’ont aucune visibilité sur les votes exprimés par les membres de leur panel de jurés : ils ne découvrent les résultats qu’au moment de la cérémonie en direct, lorsque la liste des World’s 50 Best Bars 2025 est dévoilée au monde.
Tu es souvent jurée sur des concours cocktails.
Est-ce que ce sera un moyen pour toi de repérer des talents pour le 50 Best ?
Ce n’est pas l’objectif quand je suis jurée. Mon rôle, dans ce cadre-là, c’est d’évaluer une prestation globale : la technique, la cohérence, la capacité à raconter une histoire… Et ensuite, d’écrire un papier.
Cela dit, au fil du temps, on repère de belles personnalités. Il y en a que j’ai vu grandir derrière le bar, évoluer, trouver leur style. C’est une des choses que je préfère dans ce métier. Et pourquoi pas, un jour, les voir figurer dans le classement ?
Ton dernier coup de coeur pour un bar à cocktails ?
Le bar Edo, à Rouen, inspiré de l’univers des izakayas japonais, avec une carte qui mêle classiques revisités et créations autour de produits nippons. Une vraie pépite ! Les cocktails sont précis, l’ambiance nous transporte directement à Tokyo, et surtout l’équipe a un vrai sens de l’hospitalité. Et ça, c’est une valeur essentielle dans ce milieu.
Le mot de la fin ?
J’ai hâte d’être au 8 octobre, pour la révélation du World’s 50 Best Bars 2025 à Hong Kong. Et j’espère de tout coeur voir encore plus de bars français figurer dans le classement. On a un vivier de talents incroyable, il est temps que le monde entier le sache.
