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LE MOSCOW MULE A-T-IL TOUJOURS LA COTE ?

Il fait partie des cocktails tendance les plus consommés avec le mojito, le spritz ou encore le gin tonic. Mais avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, son nom et sa recette à base de vodka pourraient-ils mettre en péril sa popularité ? Barmag a mené son enquête auprès des barmen et des distributeurs.

Un cocktail tout droit venu des States

Derrière le long drink Moscow Mule, ne se dissimulerait-il pas une histoire de service secret russe ? Non, mais plutôt celle d’une rencontre avec 2 businessmen américains. Direction Los Angeles dans les années 1940, quand l’homme d’affaires Jack Morgan obtient la distribution de la vodka Smirnoff Red. Avec cet alcool blanc marqué par la culture slave, il cherche à conquérir les États-Unis. Au même moment, Jack Morgan dispose d’un large stock de bouteilles de ginger beer, la boisson gazeuse au gingembre.

Les 2 hommes se seraient retrouvés au bar d’un hôtel et auraient eu l’idée lumineuse d’associer les 2 liquides – un alcool neutre et un soda épicé. Un barman les aurait aidés à finaliser la recette en ajoutant du citron vert et une bonne dose de glace, le tout dressé dans une timbale en cuivre. Le fameux Moscow Mule est né loin des terres de Russie !

Le nouveau cocktail à la mode boosté par le succès de la vodka et la ginger beer

Depuis le début des années 2000 et la renaissance du cocktail, le Moscow Mule s’est classé dans les 5 meilleurs mixed drinks rafraîchissants à l’heure de l’apéro.

« On le déguste aussi bien dans les bars et les restaurants qui n’ont jamais eu de carte de cocktails », constate Corentin Delvert, brand ambassador du distributeur CBH qui commercialise la marque de vodka Stoli. Un cocktail phénomène !

2 raisons ont contribué à cette nouvelle popularité : la croissance des ventes de la vodka, et l’arrivée en grande pompe de marques de prémix premium comme Fever Tree et Fentimans.

Que devient le Moscow Mule avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie ?

Les barmen et les distributeurs sont unanimes : la connotation russe n’empêche pas les consommateurs de siroter leur cocktail préféré, ni de la vodka sur glace. Au bar de la Maison Russe gérée par le groupe Paris Society, les choses n’ont presque pas bougé.

« Nous vendons toujours autant de Moscow Mule mais notre clientèle est à la recherche de nouvelles saveurs avec des versions twistées. Notre prochaine recette est à base de la vodka polonaise Belvedere infusée avec du thé et allongée de notre ginger beer maison », précise Jean Munos, Executive Bar Manager Adjoint de Paris Society.

Du côté de la vodka, certaines maisons se sont positionnées contre le régime de Vladimir Poutine à l’image de la marque Stolichnaya, originaire de Russie, qui a depuis peu changé son nom en Stoli et a confirmé son ancrage en Lettonie où est basé le site de production.

Le Moscow Mule reste son cocktail fer de lance « Nos différents partenaires nous maintiennent leur confiance et nous poursuivons notre drink stratégie autour du Moscow Mule avec nos vodkas aromatisées, notamment avec Stoli Vanille », explique Corentin Delvert.

Même dynamisme du côté des vodkas Poliakov et Sobieski, distribuées par BLMHD.

« Jamais nous n’avons vendu autant de vodka. Les consommateurs font la part des choses et ne boycottent pas le Moscow Mule », selon Jean-Louis Denis, directeur commercial hors-domicile de BLMHD, préoccupé par d’autres conséquences critiques de la guerre en Ukraine.

« Le pays dispose de 6 fours pour produire de la verrerie, qui ne fonctionnent plus actuellement et c’est l’un de nos fournisseurs de bouteilles. Et il faut savoir qu’en Europe, l’Ukraine est le premier producteur de blé, matière première de la vodka et dont le cours s’est envolé », commente Jean-Louis Denis.

Face à un tel contexte compliqué, le Moscow Mule va-t-il faire sa « tête de mule » et s’entêter à trôner sur les cartes de vos spots préférés ? Réponse cet été sur les plages.

Écrit par Laurence Marot

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