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LES ACTEURS DU MONDE DU BAR PENDANT LA CRISE DU COVID : TÉMOIGNAGES. KEVIN RIGAULT (EX-THE LONDON EDITION) (9/9)

Kevin Rigault

Barmen, producteurs, distributeurs, propriétaires… Depuis mi-mars, ils attendent les mesures pour une prochaine réouverture des CHR. Rencontre à Paris, New York, Montréal et Bruges. Neuvième et dernier témoignage : celui de Kevin Rigault, qui officiait au bar de l’hôtel The London Edition à Londres.

Quelle a été ta réaction le soir de l’annonce de la fermeture des bars et restaurants en France ?

Je faisais un extra dans un bar à cocktails. Avant mon shift, je suis passé saluer les copains de chez Fréquence. Ils parlaient déjà de cette fermeture comme une évidence imminente. Je l’ai finalement appris 2 heures plus tard à mon poste de travail, un peu surpris de la brutalité avec laquelle ça a été annoncé. 

Tu es rentré juste à temps de Londres. Quel a été ton quotidien pendant le confinement ?

J’ai été confiné dans mon appartement à Paris. Pour éviter de m’ennuyer j’avais mes routines : se lever tôt ; durant la matinée, travailler l’approfondissement de mes connaissances (principalement sur le whisky)  ; passer mon début d’après-midi à étudier des choses un peu plus geeky sur le monde du bar, notamment grâce à de précieuses ressources d’Yves Cosentino ; consacrer le restant de l’après-midi au sport. 

Comment te prépares-tu à la réouverture prochaine des bars et restaurants ?

Pour l’instant, on n’a pas vraiment de date concernant la réouverture à Paris. Autant éviter de spéculer sur quelque chose qui n’est pas encore là, autant prendre son mal en patience et ensuite on avisera !

As-tu encore des contacts avec tes collègues de Londres ? Comment voient-ils l’avenir ?

Oui, on s’organise des apéros via FaceTime avec Yoan Tarditti (head bartender du Lobby Bar au London Edition) et Manon Vieules (ex-London Edition, Milk & Honey). La dernière fois, c’était avec Penicillin et Gold Rush : ça aussi, ça aide à prendre son mal en patience… J’essaie de prendre des nouvelles du reste de l’équipe. Beaucoup d’Italiens sont rentrés chez eux avant le prononcement du confinement en Angleterre. Pour le reste, ils ont évolué pendant quelques semaines avec des emplois du temps allégés, et de nouvelles mesures d’hygiène avant de totalement fermer l’hôtel pour au moins 6 semaines. Pour l’instant, personne ne sait vraiment : aucun déconfinement n’a été annoncé.

Pour les employés à Londres, l’obtention d’un chômage est compliquée, sachant qu’en plus une partie des salaires est générée par le « service charge » qui n’est pas pris en compte.

On ignore encore s’il y aura des aides de l’État avec des suspensions de charges pour les patrons. Pour les employés l’obtention d’un chômage est compliquée, sachant qu’en plus une partie des salaires est générée par le « service charge » qui n’est sûrement pas pris en compte lors d’un accès au chômage. 

Qu’est-ce qui va changer dans ta façon de travailler et de penser après cette crise sanitaire ?

Je suis rentré de Londres pour essayer d’ouvrir un établissement. Ce n’était déjà pas la meilleure période, mais la conjoncture va très sérieusement repousser le projet. J’espère trouver un poste à la reprise, sinon ça va vite se révéler compliqué.

Écrit par Laurence Marot

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