Si elle se retrouve dans le giron de Campari Group depuis 2006, c’est dès 1840 que la distillerie du Speyside a commencé à produire des single malts au style élégant. Arrivé en 1961, Dennis Malcolm, monstre sacré du whisky écossais, veille avec enthousiasme au bon fonctionnement de la maison. En avant la visite !
Début juillet, Barmag est parti sur les routes du Speyside, la région d’Écosse qui concentre le plus grand nombre de distilleries de single malts au km2. La journée est ensoleillée. Une aubaine puisque aujourd’hui le grand Dennis Malcolm, à la tête de The Glen Grant, organise une visite de l’incroyable jardin du domaine.
À présent, passons aux choses sérieuses : le site de production. 27 hectares de végétation entre cascades, potagers, vergers, plantes et fleurs exotiques où s’affairent 15 jardiniers. Et pas le moindre chai à l’horizon.
« C’est l’œuvre de James Grant, alias “The Major”, fils qui porte le même nom que son père James Grant, le fondateur, un homme excentrique et charismatique », explique le maître assembleur qui adore mentionner des anecdotes sur cette maison du Speyside.
Il révèle l’un des secrets de « The Major » : un coffre-fort planqué dans une cabane sise sur un petit pont, réunissant aujourd’hui les derniers single malts de The Glen Grant pour déguster quelques gorgées dans ce paradis verdoyant. Une belle trouvaille qui révèle l’esprit inventif des fondateurs.
Une distillerie avant-gardiste créée par les frères John et James Grant
Il est campé à Rothes, près de la rivière du Spey autour des cultures d’orge. Dès sa création en 1840, The Glen Grant possède tous les atouts pour devenir un grand nom de la distillation : une source d’eau, la matière première, aucun producteur de whisky aux alentours (pendant 40 ans), et 2 fondateurs à l’esprit novateur. En effet, les frères John et James Grant participent au financement du premier chemin de fer du nord de l’Écosse. Une initiative qui permet d’écouler leur production sur tout le pays.
Autre idée de génie de la fratrie : l’entreprise produit son électricité grâce au recyclage des eaux usées. Une première dans le monde du whisky !
Leur successeur, James Grant « The Major », hérite de cet esprit ingénieux en 1872 et contribue au développement et à l’ADN de la distillerie : création de grands alambics élancés et de purificateurs pour récupérer uniquement les vapeurs d’alcool fines et pures (encore unique dans le Speyside) ; fondation d’un moulin ; augmentation du nombre de granges de maltage ; mise en place d’un système de réfrigération ; en 1886, équipement à 100% de l’électricité dans la distillerie… Dans le Speyside, voilà The Glen Grant érigée en institution.
Dennis Malcolm, le porte-parole de The Glen Grant depuis des décennies
Aujourd’hui, The Glen Grant est orchestré par un homme animé par la même appétence pour le whisky et il est du pays… Petites lunettes et yeux pétillants, Dennis Malcolm a le single malt qui coule dans ses veines depuis toujours puisque l’Écossais est né au cœur du domaine et a fait sa carrière dans la distillerie de Rothes.
Petit-fils et fils d’employés de la maison du Speyside, Dennis Malcolm est embauché à 15 ans, en 1961, en tant qu’apprenti tonnelier. Au fur et à mesure, il développe sa passion et son expertise du scotch whisky, grimpe les échelons pour devenir le directeur de la distillerie et l’ambassadeur de la maison.
Sa devise : tradition, innovation, et une attention particulière pour de longs échanges entre le whisky et le bois. Le résultat : un whisky qui séduit les amateurs de par son raffinement, sa fraîcheur.
Après son rachat par Campari Group en 2006, la distillerie connaît une nouvelle ascension avec l’acquisition d’un centre d’embouteillage et le développement d’expressions dirigées par Dennis Malcolm. Ce dernier s’est taillé une belle réputation grâce à sa sélection soignée d’ex-fûts de bourbon du Kentucky, et aussi à d’anciens fûts de sherry d’Oloroso d’Espagne.
À l’occasion de ses 60 années de carrière, la distillerie lui a rendu hommage avec The Dennis Malcolm 60th Anniversary, réalisé dans un seul fût de sherry Oloroso rempli le 24 octobre 1960. Une pépite aux notes ultragourmandes !
Autres trésors pour le fan-club, avec deux lancement majeurs : Arboralis, à l’occasion de 180 ans de la distillerie, une cuvée vieillie en fûts de bourbon et de sherry à l’ombre des grands arbres bordant le jardin victorien de la distillerie. Une gourmandise ! Et The Glen Grant 15 ans, brut de fût à 50 degrés, vieilli en fûts de bourbon de premier remplissage.