Intégrée dans la famille Motte depuis 1752, la brasserie marque l’histoire brassicole du Nord avec René Motte, à l’origine du bâtiment de briques à l’entrée de la ville d’Armentières en 1922 (depuis 1999 monument historique) où brille sur la façade l’étoile des brasseurs, le logo de Bières Motte-Cordonnier.
Jusqu’aux années 1970, la brasserie (l’une des plus importantes de la région) disposait de sa propre malterie et brassait des bières de basse fermentation. De par l’évolution du marché brassicole autour des acteurs majeurs capables de grosses économies d’échelles et donc de proposer un prix de vente plus faible, les brasseries Motte-Cordonnier ont dû se rassembler avec d’autres acteurs du marché, ce qui entraîne le rachat de la brasserie par le groupe belge Artois (devenu ABInBev en 2005).
Depuis 10 ans, le groupe international a quitté ce monument chargé d’histoire, aujourd’hui dans les mains d’un promoteur immobilier français. Par chance, la 10e génération de la famille Motte a pour ambition de faire renaître de ses cendres ce bel héritage et un savoir-faire de 370 ans. En 2018, celle-ci rachète à l’INPI la marque Motte-Cordonnier devenue libre de droit, et remet au goût du jour les recettes de bières en collaboration avec des brasseries locales (3 Monts et Brasserie du Pays flamand) : la blonde René, en hommage à son créateur ; la triple Émile ; l’ambrée Bière de Famille ; et la brune 100 ans du Beffroi.
Un retour flamboyant avec 100 points de vente locaux et 600 hectolitres de bières vendus. En 2021, Bière Motte-Cordonnier passe un nouveau cap : le jeune Henry Motte lâche son poste de chef de projet dans l’informatique pour brasser lui-même la bière familiale dans l’un des locaux de la Ruche des 2 Lys à Armentières avec l’espoir de réintégrer dès 2023 une partie de la bâtisse historique : la salle de brassage à transformer en taproom et le local du dessous pour y faire turbiner les cuves.