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LES BRASSEURS DE LA VIE : QUAND BIÈRE RIME AVEC IMPACT SOCIAL

Intronisés Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), les Brasseurs de la Vie (Saint-Gilles-Croix-de-Vie), qui œuvrent dans l’insertion et développent des partenariats avec les entreprises et les associations locales, impose son style en Vendée. Éclairage.

Avec l’avènement des craft beers, les amateurs de bières n’hésitent plus à se reconvertir professionnellement dans le secteur tout en y apportant, outre leur touche de savoir-faire, leur savoir-être et des valeurs fortes empruntées à leur vie passée.

Les Brasseurs de la Vie, situés à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) depuis 2019, répondent à cet état d’esprit. À leur tête Caroline Thomas, 60 ans, secondée par sa fille Maria, 36 ans, et son fils Antoine, 26 ans.

Maria, installée en Australie mais qui gère à distance la communication de la brasserie, a un parcours des plus éclectiques. Après avoir fait ses premières armes dans le monde du bar puis évolué dans l’animation, elle a créé des entreprises d’insertion professionnelle et dirigé un centre de loisirs.

« Pour ma fin de carrière, j’ai souhaité me lancer dans la bière, par goût et aussi pour toutes les possibilités que confère ce secteur, notamment en termes de création, explicite-t-elle. Avec la bière, il est possible de mettre sa patte, son propre marquage et de décliner de multiples recettes. En outre, il s’agit pour moi de développer de nombreuses initiatives sociales, culturelles et solidaires autour de la brasserie. »

Aussi, à la création de son entreprise, Caroline Thomas a choisi le statut de SAS et a bénéficié d’un agrément de l’État qui conférant la dénomination d’Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS).

« Cela limite ma rémunération au profit de l’investissement dans l’entreprise. Mais aussi et surtout, cela me permet de recruter des personnes en difficulté et de les accompagner dans leurs projets professionnels », souligne-t-elle.

Une démarche dont bénéficient en roulement, 2 personnes éloignées du monde de l’emploi, qui a été saluée par le Trophée RSE 2020 de la CCI de Vendée et par le Trophée Eco-défis de la chambre de métiers et de l’artisanat des Pays de la Loire.

Transmettre et tisser des partenariats avec les acteurs locaux

Dans cette veine, par l’intermédiaire de la bière, les Brasseurs de la Vie ont aussi pour vocation de créer du lien social. En ce sens, l’entreprise est la seule de la région à proposer des ateliers de brassage où chacun à la liberté de fabriquer sa propre bière.

Par ailleurs, Caroline Thomas ne cesse d’organiser dans le bar attenant à sa brasserie des événements, en partenariat avec d’autres acteurs locaux (entreprises, associations, commerçants…). Au programme : des dégustations mets-bières, des rencontres entre professionnels en mode « speed dating », des créations collaboratives à l’instar d’un sorbet à la bière IPA avec un glacier du coin, ou encore des soirées bière/massage avec des acteurs du bien-être de la région.

« Cela répond à l’idée que l’économie sociale, c’est également transmettre aux autres, aider chacun à son développement », précise-t-elle.

Aussi a-t-elle mis en place un espace de coworking au cœur de sa brasserie, où chacun peut travailler au milieu des cuves et des tonneaux. Enfin, dans l’optique de valoriser son territoire, la brasseuse, qui utilise principalement des ingrédients locaux et dont toutes les bières sont labellisées bio, a baptisé chacune d’elles du nom d’un lieu ou d’un personnage emblématique de la région. Ainsi « la Pilours », « la Joséphine », « la Grosse Terre », « le Trou du diable »… racontent l’histoire de la Vendée de visu sur l’étiquette mais aussi à l’oral lors de visites.

« Récemment, nous avons également fait certifier nos déchets, nos drêches qui sont notamment données à un centre équestre pour nourrir les chevaux, mais aussi à une fleuriste et à un agriculteur en permaculture », ajoute-t-elle.

Plutôt catégorisées haut de gamme et distribuées dans les bars, les épiceries fines, les restaurants étoilés et le circuit bio vendéen, les 12 bières (blondes, blanches, porters, stouts, IPA…) et éphémères de la brasserie représentent chaque année 500 hectolitres.

Écrit par Gérald Dudouet

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