Les boissons distillées sans alcool prennent peu à peu leur place sur les comptoirs et auprès des consommateurs. Inspirés, pour la plupart, par l’eau-de-vie de grain, les distillats à zéro degré rivalisent de saveurs pour s’intégrer dans le monde de la mixologie.
Enquête sur ce nouvel allié d’une consommation plus healthy.
À la recherche du goût pour séduire le monde du bar
Pernod Ricard a lancé sur le marché français, la marque Ceder’s à base de botaniques exotiques originaires d’Afrique du Sud, créée par 2 anciens salariés du groupe : le Sud-Africain Craig Hutchison et la Suédoise Maria Sehlstrom.
Cette boisson suédoise distillée sans alcool aux saveurs de gin, déclinée sous 4 variations (dont Ceder’s Classic, primé au dernier SanFrancisco World Spirits Competition), témoigne de la recherche de complexité aromatique de cette nouvelle catégorie pour devenir un ingrédient indispensable de la stratosphère de la mixologie healthy.
Idem du côté des producteurs français. Pour le premier spiritueux français sans alcool, Djin, son créateur Romuald Vincent, spécialiste du vermouth, a planché sur la recette secrète d’un goût très similaire au gin.
« Je cherchais à faire un clin d’œil au gin en sortant des sentiers battus. La démarche autour des plantes m’intéresse beaucoup. L’une des caractéristiques de Djin : un procédé breveté d’extraction aromatique alliant une macération et une distillation sans éthanol », précise le liquoriste qui vient de lancer une version bio de sa recette. Une première dans la catégorie !
Quant à la jeune marque Nolow, son fondateur Guillaume Levilly a conçu son « free spirit » accompagné de méthodes aussi complexes qu’un spiritueux à haut degré pour créer un jus subtil.
« Pour Nolow, nous sommes concentrés sur le goût à partir d’un blend de 4 ingrédients : les baies de genièvre, le citron, la menthe, le gingembre. Sa fabrication suit différentes étapes : macération dans de l’alcool puis distillation, distillation directe à la vapeur, et un assemblage », Guillaume mitonne Nolow au cœur de la Drôme provençale.
Un succès prometteur avec la réouverture des CHR et des prix plus attractifs
Bar, cavistes, sites web : ces gins sans alcool s’affirment progressivement avec leurs couleurs « Bon pour la santé » au côté des spiritueux à haut degré.
« Actuellement, je vends beaucoup en ligne. La tendance a bien pris et je reçois un bien meilleur accueil que l’an passé. Les gens cherchent à boire plus sainement. Nous avons reçu une commande du Copper Bay, qui souhaite travailler JNPR dès cet été pour un dry Martini sans alcool », raconte Valérie De Sutter, autrice de JNPR, un distillat sans alcool travaillé avec les mêmes épices qu’un gin, en collaboration avec le barman Flavio Angiolillo, propriétaire du bar milanais 1930 Cocktail Bar.
La marque Nolow affiche ce même succès auprès des barmen pour des variations de cocktails au gin sans alcool.
« La fraîcheur du produit, due à ses notes de genièvre et de citronnés, a beaucoup plu. Notre cible propriétaire est la mixologie. Nous avons eu la chance d’intégrer la carte de cocktails de certains établissements du groupe Bertrand », explique son fondateur.
Quant au grand public, certaines marques se sont implantées en grande distribution pour faire ses « free » Gin & Tonic à la maison.
Bel exemple avec Atopia, qui a fait le choix de la grande distribution pour un prix de 24 € la bouteille de 70 cl.
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