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18 BRASSEURS BRETONS LANCENT LA BIÈRE “SOLIDAIRE”

Face à la crise sanitaire, au confinement et aux difficultés économiques rencontrées par le secteur CHR, ils ont opté pour la fraternité. 18 brasseries se sont associées pour imaginer une bière afin de soutenir la filière.

À l’initiative de la Solidaire ? La microbrasserie Barque, située à Malestroit (Morbihan). L’idée ? Coopter l’ensemble des brasseurs bretons travaillant uniquement sur des bières locales pour donner un coup de pouce à leurs clients issus du CHR. « La démarche vise vraiment les établissements qui ont souffert durant le confinement et qui rencontrent encore en cette période de reprise des difficultés économiques, explique Luc Lepennetier, de la brasserie la Paumell, à Val-Couesnon (Ille-et-Vilaine), pleinement impliqué dans la démarche. Aussi, parmi toutes les brasseries de la région contactées pour s’associer sur ce projet, pas moins de 18 ont répondu présent. »

La bière Solidaire, fruit du partenariat exceptionnel entre 18 brasseurs bretons.

Invités par la microbrasserie Barque à concevoir ensemble une bière revendue à leurs clients du CHR à prix coûtant, en leur laissant ainsi une marge de bénéfices à même de renflouer leur trésorerie, les brasseurs bretons ont commencé leur action courant avril.

Ensemble et à distance, nous avons alors travaillé sur l’élaboration du produit. Afin que cette bière soit accessible au plus grand nombre, nous sommes partis sur une recette simple.

Luc Lepennetier

Pour le malt d’orge, la malterie Yec’hed Malt à Saint-Avé (Morbihan) dont les productions sont 100% bio, 100% équitables et locales, a généreusement réduit le prix d’achat de 50%. Concernant le houblon, chacun a eu la liberté de choisir celui qu’il souhaitait. Enfin pour la levure, nous sommes partis sur une levure de saison, sèche, un peu fruitée et épicée, qui là encore, n’était pas imposée.

18 000 bouteilles et fûts

Sur les 18 brasseries, une dizaine ont travaillé activement, au sein de leur fief, à la création de la Solidaire. Les autres n’ayant pas de fermenteurs disponibles ou devant faire face à leurs propres problématiques, elles ont simplement opté pour l’achat et la revente à destination de leurs clients. « La seule complexité que nous avons rencontrée s’est résumée à l’étiquetage, précise Luc Lepennetier. La loi imposant de faire apparaître le nom et l’adresse de provenance, 10 étiquettes différentes ont dû être imprimées. Mais là encore, l’imprimerie nous a fait un prix. Quant à l’agence de communication qui a travaillé sur son design, elle l’a fait bénévolement ! »

Par la suite, chaque brasserie s’est occupée de ses propres clients du secteur CHR. Aussi, si les premières caisses ont été livrées courant juin, d’autres arrivent encore ici et là, dans ces commerces, au fur et à mesure des productions de chacun. À ce jour 18 000 bouteilles et fûts ont ainsi été mis à leur disposition.

Si dans l’ensemble, il y a une excellente entente entre les brasseurs bretons, de l’entraide et de véritables affinités, cette démarche n’a fait qu’améliorer encore nos rapports.

Luc Lepennetier

Un sentiment d’appartenance à un groupe d’autant plus important en cette période troublée où, après avoir rencontré un vif succès de juin à août sur l’ensemble de leur production, les acteurs de la filière bretonne enregistrent un mois de septembre plus calme qu’à l’accoutumée…

Article issu du magazine BARMAG n°148 d’octobre 2020. Pour vous abonner, cliquez-ici !

Écrit par Gérald Dudouet

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