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BRASSEURS DE FRANCE : UN APPEL AU SECOURS POUR LA FILIÈRE BRASSICOLE

En février, le syndicat professionnel a publié en février son enquête présentant les derniers chiffres de la filière brassicole 2023. Elle met en lumière les difficultés économiques de l’industrie de la bière, et l’année 2024 s’avère décisive.
Rencontre avec Magali Filhue, déléguée générale, qui reste optimiste pour le secteur en France, avec le soutien des pouvoirs publics.

Magali Filhue

L’étude des Brasseurs de France montre des chiffres alarmants pour la filière française. C’est la fin de l’âge d’or du monde brassicole ?

Après une belle année 2015 marquée du sceau de la croissance, la filière agricole a vécu 3 années de crise depuis 2019. À la crise sanitaire se sont ajoutées brutalement la crise énergétique et la crise inflationniste, conséquences de la guerre en Ukraine. Tout cela a fragilisé la trésorerie des brasseries, dont les deux tiers ont vu leur taux de marge baisser depuis 2019.

Autre chiffre inquiétant : nous constatons pour la première fois une baisse d’environ 4,5% des achats de bières en grande distribution. Et c’est la première année que les fermetures de brasseries dépassent les ouvertures.

La situation est-elle identique dans les autres pays européens ?

Oui. La Covid et l’inflation ont touché tous les pays en Europe, sans exception. Un poids lourd comme l’Allemagne voit aujourd’hui ses brasseries en difficulté.

Quelles sont les brasseries les plus touchées en France ?

Toutes sont concernées, notamment celles avec de petites infrastructures et les plus récentes.

Vous avez frappé à la porte du gouvernement et soumis des propositions pour soutenir la filière ?
Nous alertons les pouvoirs publics. La filière brassicole est un secteur dynamique qui crée des emplois. On ne cherche pas un copier-coller avec l’agriculture. Notre objectif, c’est de trouver les meilleures solutions. Parmi la liste de nos mesures proposées, nous avons demandé un soutien à la trésorerie pour nos brasseurs.

Évitons d’être négatif pour 2024. On espère une année normalisée, avec le même volume d’activité. N’oublions pas que la bière est aujourd’hui la boisson préférée des Français.

Comme chaque année, vous êtes présents sur le Salon de l’agriculture. Quelle est votre mission sur place ?

Cet événement est l’un de nos meilleurs outils de communication. Nos missions sont certes de faire connaître la bière au public, mais aussi de montrer qu’il existe une dynamique autour du tourisme brassicole (bel exemple avec la future Cité de la bière dans les Flandres) et que les brasseries ont une activité forte sur leur territoire, entourées de tout un écosystème.

Derrière ces entreprises, se cachent un vrai savoir-faire français, des producteurs d’orge, de malt, de houblon et d’autres acteurs liés à l’univers de la bière. Pour toutes ces raisons, on se doit de rester optimiste pour la filière agricole de l’Hexagone.

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Écrit par Laurence Marot

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