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COUP DE PRESSION SUR LA BIÈRE : LE TEMPS DE L’INFLATION

Malgré un bénéfice de 3,32 milliards d’euros en 2021, c’est maintenant Heineken, après Carlsberg, qui annonce l’augmentation du prix de ses boissons. Une hausse que tout le secteur s’apprête à appliquer face à la flambée des matières premières. Explications.

Carburant, énergie, produits alimentaires… la Covid-19 joue désormais l’effet boomerang dans le portefeuille des Français. Aussi, selon l’Insee, l’inflation de 3% observée en janvier devrait se maintenir, peut-être même atteindre 3,5% d’ici la fin de l’année. Une augmentation sur les achats de la vie courante appelée à se répercuter sur le prix de la bière.

Le premier à s’être exprimé sur la question est le brasseur danois Carlsberg qui, tout en annonçant avoir dépassé en 2021 ses résultats pré-pandémie avec un bénéfice net en hausse de 13%, a toutefois prévenu de la hausse de ses prix de vente pour compenser la flambée des matières premières. Dans son rapport financier annuel, le groupe explique : « Pour 2022, nous prévoyons une croissance limitée de notre bénéfice d’exploitation, comprise entre 0 et 7% à causes des coûts des matières premières et des effets de la pandémie de Covid-19. »

Même constat observé chez Heineken qui, après une perte de 204 millions d’euros en 2020, a pourtant augmenté ses profits l’année dernière avec une hausse de 4,6% de ses volumes de bières et un chiffre d’affaires en progression de 11,8%. « Si 2021 a été la plus grosse année de notre histoire malgré les restrictions, explique le groupe, la flambée des matières premières va nous contraindre à augmenter nos prix au cours de cette année que nous prévoyons difficile. »

Les prix devraient augmenter de 5 à 10 %

Selon le syndicat Brasseurs de France, «les hausses moyennes pour les brasseurs sont de 7 à 15% sur l’énergie et de 10 à 24% pour les matériaux d’emballage, qu’ils soient fabriqués à base de verre, de métal, de papier ou de carton. Même l’Inox, matière première dans la fabrication des cuves est concerné… « Celles qui valent en temps normal environ 30 000 euros peuvent coûter actuellement jusqu’à 45 000 euros, ce qui risque de freiner les investissements, détaille pour sa part Jean-François Drouin, président du Syndicat national des brasseurs indépendants (SNBI). Si la Covid est bien entendu l’une des sources de ces hausses, la mauvaise année climatique a également entravé la production de céréales et notamment du malt, qui a crû de 30% », ajoute-t-il.

Si les mastodontes du secteur sont touchés, les brasseries artisanales et indépendantes seront tout aussi pénalisées. De quoi positionner les négociations commerciales avec la grande distribution comme un enjeu vital. Reste que les prix à la consommation devraient monter. À ce jour, le SNBI évalue la hausse entre 5 et 10%, soit 15 centimes par bouteille.

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Écrit par Gérald Dudouet

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