C’est l’une des 3 distilleries survivantes de cette ville écossaise autrefois connue en tant que grand centre de production de single malts. Fondée en 1832, elle trouve un second souffle depuis son rachat en 1994 et l’arrivée de son master distiller, Iain McAlister. Découvrez ce producteur de whisky plein d’ambition.
Localisée dans la péninsule de Kintyre face à l’Irlande et aux 2 célèbres îles écossaises Arran et Islay, Campbeltown a connu ses heures de gloire tout au long du XIXe siècle, à l’époque victorienne. Cette capitale historique du whisky, au bout du monde, comptait plus d’une trentaine de distilleries réputées pour leur juteuse production maltée au goût salin et fruité. La Prohibition, les 2 guerres mondiales, la montée des blends et la baisse de la qualité ont eu raison de leur florissante activité dédiée aux single malts.
Aujourd’hui, la ville portuaire rappelle un scénario des films sociaux de Ken Loach : la majorité des distilleries ont définitivement fermé leurs portes et les salariés ont déserté. Les 3 maisons rescapées que sont Springbank, Glengyle et Glen Scotia viennent raviver la flamme de cette cité portuaire, au plus grand bonheur des amoureux de bon scotch whisky.
Une seconde chance avec un nouveau master distiller et un nouveau process de production
Après avoir vécu une vie tumultueuse et plusieurs fermetures, Glen Scotia connaît un nouveau départ sous le giron du groupe de spiritueux Loch Lomond Group (également gestionnaire de Loch Lomond) depuis 1994 : relifting de la distillerie localisée au cœur de la ville ; modernisation des outils de production avec l’achat de plusieurs fermenteurs ; investissement dans de nombreux fûts ; réorganisation du chai « dunnage warehouse » ; et création d’un centre de visite pour dynamiser le pôle touristique de la ville.
En prime, le propriétaire a déniché la perle rare pour reprendre savamment les rênes de la distillerie depuis 2008 : Iain McAlister, un ingénieur de formation originaire de Campbeltown. Pour son premier poste dans la planète du whisky, ce passionné du spiritueux malté a réussi à impulser une nouvelle direction et des méthodes de production inédites afin de redonner leurs lettres de noblesse aux single malts de Glen Scotia.
Pendant plusieurs années, le master distiller a planché sur toutes les étapes de production avec pour objectif de livrer un style au single malt de la maison : révision de la température de l’eau dans la cuve d’empâtage de l’époque victorienne ; longue fermentation de 128 heures, pour développer un profil aromatique unique ; utilisation de levures différentes selon la semaine et le week-end ; besogneux travail de distillation sur le new make ; et sélection méticuleuse des meilleurs fûts de bourbon et autres spiritueux pour l’ultime phase du vieillissement dans un chai baigné par l’air marin.
Une collection de single malt redorant l’image du terroir de Campbeltown
Sous l’œil perfectionniste de Iain McAlister, Glen Scotia impose un style complexe de single malts aux notes iodées, fruitées et miellées. L’industrie du whisky a récompensé son travail au San Francisco World Spirits Competition en couronnant, en 2021, Glen Scotia 25 ans du prix du meilleur whisky au monde : un single malt vieilli pendant 24 ans en fûts de bourbon puis affiné en fûts de bourbon de premier remplissage pendant 1 an, se distinguant par un sublime bouquet de saveurs là encore iodées, et épicées.
Pour cette fin d’année, le maître distillateur a joué sur les affinages exotiques en lançant Glen Scotia Double Cask Rum Cask Finish, un single malt vieilli entre 5 et 8 ans en fûts de bourbon de premier remplissage puis affiné 8 mois en fûts de rhum Demerara de premier remplissage. Une expression incroyablement épicée et gourmande.
Campbeltown s’apprête à ouvrir un chapitre de son histoire.