Laurence Marot
Après la création du whisky irlandais Waterford, l’entrepreneur Mark Reynier se lance dans la production d’un alcool expérimental avec une nouvelle distillerie high-tech, sur l’île de Grenade. Son ambition: mettre en avant le terroir et les méthodes de production environnementales.
Rencontre avec ce génie des spiritueux.
Vous êtes l’un des plus grands connaisseurs du whisky. Depuis combien de temps vous intéressez-vous au rhum ? Aviez-vous déjà en tête de monter votre propre distillerie ?
Appréciation très sympathique de votre part, mais je ne suis pas sûr que ce soit vrai ! J’ai surtout une vision très forte de la façon dont le whisky peut être fabriqué et d’où viennent ses saveurs. C’est grâce à mes activités dans un grand vin de Bourgogne et d’embouteillage indépendant, avec la société de négoce Murray McDavid, que je me suis intéressé au whisky single malt.
Celui-ci a décollé au milieu des années 1980 après que les grandes distilleries ont libéré leurs stocks de fûts suite au krach financier de 1982. Comme les stocks se tarissaient (surtout ceux des années 1960), nous avons cherché une alternative avec des fûts de rhums ayant une rareté et une maturité similaires. Ce que nous avons trouvé était de qualité variable et insuffisante pour les utiliser. J’ai donc entamé une longue recherche pour acheter une distillerie de rhum, avant de comprendre qu’il me fallait construire la mienne.
Pourquoi choisir l’île de Grenade pour votre première distillerie de rhum ? Connaissiez-vous son histoire et son terroir ? Quelles en sont les caractéristiques ?
J’avais exploré le Pacifique et les Caraïbes (l’île Maurice, Fidji, Cuba, Jamaïque…) mais je ne trouvais pas ce que je cherchais. Par chance, mon collègue John Adams m’a proposé de l’accompagner pour une visite à […]
